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静观……
静观至沉迷, 于其色彩, 于其形象之微妙, 于其质感之细腻……
静观江大海的画作不仅仅止于画前的长伫, 而是会让人深深地陷入他的“诗情画意”,沉浸于画面之中。
每个色调,每个字符,每个形象……微茫而万象生于其中。
在江大海的画里, 首当其冲要提到的便是东方的美学。他的画为我们提供了一个对于和谐以及道家美学至高追求的个人经验。面对他的绘画,无论是艺术家本人还是观众,最重要的其实是要在凝视中让灵魂自行游走从而体会画中的祥和与宁静。这便是“空”的境界,因为“空”而生“气”, “气”乃万物之源,“气” 之灵动才使得我们不断演进。
江大海以他独特的艺术语言,为我们开辟了一条通往认知的道路,触及深深藏匿的自身以及他人的内心世界。
江大海绘画语言的精华在于对“道”的阐释,他画中的能量正是来源于这种人与自然的和谐交汇。在他的画中,变幻的形象与材料的糅合不论是在视觉效果上还是在艺术造型上都达到了天人合一的境界。他的画作所体现的这种道家风范以及禅学渊源,可以看出艺术家对于中国传统哲学的依恋。
他在传统文化上的修养如此深入骨髓,为人处世也是如此。他的画作如同他的为人,韬光养晦,表达了一个中国文人面对现世的隐忍和失落——因为他拒绝将绘画创作的精神境界屈从于复制大人物幻象的需求。正是在这一点上,江大海不同于现在年轻一代的艺术家,他们中的很多人为了要赶上市场的风头浪尖,而投向所谓 “明星艺术家”的陷阱,为了速效的名利,放弃自己真正的创作才能。江大海的才华是含蓄的,甚至是藏而不露的,在这昙花一现的现世里他以退为进。
但是, 江大海对于艺术表达的驾驭及其绘画中文化源流之深广实则让人叹服!
因为江大海对于艺术的追求并没有止于在中国文化上的积淀,他在法国的长期生活中所澿染的西方艺术手段使得他能够将东西方的两种艺术令人惊讶地完美揉合起来。他画中的“另一个世界”, 也就是自80年代起便接纳了他的第二故乡——法国巴黎——尽管他含蓄的表达,却在画中自然流露,仿佛那一瞥的风情。 我们面前这些看似水墨侵染的书写实则是一幅幅油画,不折不扣地传承于西方的油画传统,但是在江大海的手笔之下却不可思议地产生了水墨般的挥洒效果和笔触。他黑色油画中的色调肌理太容易被误认为是自然的水墨效果,几乎都要忘记考虑到这画中如同苏拉吉(Soulages)般流露出来的视觉力量。在江大海的画中所采选的颜色也绝对不是中国“波普”或革命传统的鲜活色彩,他的颜色往往具有独特的表现力并能产生稀有的共鸣,在这一点上绝对不输于克莱因(Klein) 和他的特有的国际克莱因蓝(IKB)。 江大海的画往往离单色画不远,但是画中若隐若现的形象却总是不断地引起我们的遐思。
也许正是这一面,比起其它的种种缘由,更能被称为是江大海绘画中的特色。画中貌似字符的形状明显来自于中国书法的传统,但是艺术家的诠释在此更为重要。在我看来,这些近乎“原生态”的书写意欲溯本逐源,归还汉字原初所指涉的图像。 每一个汉字都被极简到尽头却又刚刚好带出所要象征的意义和力道,每一个字都在江大海的诠释下解构,融入画中:如果你面前的画是一个动词,那么尽管跟随它的运动去感受它所释放出来的能量;如果你面前的画是一个活物或是一处风景,那么我们更是要细细品味眼前此情此景所散发出的温柔、静谧或淡淡一缕伤感的气息。
江大海将柔美和力量的表达融为一体,在静思和美学的凝视中,向我们展示了一幅幅和谐完美、微茫细腻的画面。
作者:让•弗朗索瓦 胡迪勇
Les poèmes calligraphiques de Jiang Dahai
Regarder…
Regarder et se perdre ; dans la couleur ; les formes « fragiles » ; les matières subtiles…
Regarder les œuvres de Jiang Dahai ce n’est pas simplement se placer devant des toiles mais bien se plonger dans de véritables « poèmes-images ».
Une couleur, un mot, un signe… et pourtant tant de mondes.
Tout d’abord celui de l’esthétisme oriental. Par sa peinture Jiang nous offre un accès personnel à la quête d’harmonie issue des doctrines taoïstes. Face à ses œuvres il est essentiel, pour l’artiste comme pour le spectateur, de se laisser aller à la pleine quiétude de la contemplation. Il faut littéralement « faire le vide » car c’est du vide lui-même que naît le « souffle », source de toute vie, dont le dynamisme seul nous permet d’évoluer. L’art nous ouvre par là même une voie vers la connaissance, un instrument indispensable à notre compréhension du monde et des autres.
Cette influence constante du taoïsme et de son inspiration dans les pratiques zen, montre à quel point Jiang Dahai est un artiste attaché à la philosophie de son pays d’origine.
Cette grande érudition pour les pensées traditionnelles chinoises se retrouve jusque dans sa personne. D’un caractère à la fois réservé et brillant, il exprime toute l’humilité du lettré chinois qui refuse de sacrifier l’essence spirituelle de ses créations à des illusions de grandeur personnelle. En cela il s’oppose à une nouvelle génération de jeunes artistes qui choisissent de se mettre en avant au point de tomber dans le piège de l’ « artiste-star » et qui, se reposant sur la réputation acquise, finissent par compromettre leur génie créatif. Le talent de Jiang Dahai est lui plus intérieur, voire plus « intime », au risque peut-être de paraître en retrait des modes éphémères.
Et pourtant, quelle maîtrise possède-t-il de son art et des diverses cultures qui le nourrissent ! Car l’intérêt de Jiang Dahai n’est pas seulement d’être chinois, mais bien d’avoir suffisamment vécu en France pour assimiler l’esthétique plastique occidentale et nous offrir un étonnant et envoûtant mariage de l’Est et de l’Ouest. Cet « autre monde », celui de la France et de Paris qui accueille le peintre depuis les années 80, se manifeste dans son oeuvre de manière subtile, quasiment par clin d’œil, tout en étant fortement présent. Là où l’on pense voir des calligraphies encrées, on est en réalité face à des tableaux, où les techniques de peinture à l’huile issues de la tradition picturale française reproduisent avec une incroyable habileté les matières et la gestuelle du pinceau et l’encre. Là où l’on associe trop facilement les nuances d’une toile de camaïeu noir à la couleur classique de l’encre, on en oublierai presque de méditer sur leur évocation de la force visuelle d’un tableau de Soulages. Car l’intensité des couleurs que Jiang Dahai donne à ses tableaux est loin du « pop » chinois ou des couleurs vives de la révolution culturelle. Elle possède une puissance d’expression et de vibration rare, qui n’est pas sans rappeler la profondeur des IKB de Klein. Dans ses toiles, on n’est jamais très loin du monochrome bien que la forme sache toujours délicatement se rappeler à nous.
C’est probablement cet aspect qui fait, plus que tout autre chose, la spécificité des œuvres de Jiang Dahai. Si la référence à la calligraphie et à l’écriture est évidemment chinoise, que dire de l’interprétation qu’en fait ici l’artiste ? Elle est à mon sens éminemment « primitive » dans l’intention d’aller à la source de l’image et de la forme qui est la base de l’écriture. Chaque caractère sinographique est épuré à l’extrême comme pour souligner la force et le sens du symbole. Chaque mot peint vient réellement habiter la toile. Lorsqu’il s’agit de verbes, on est invité à deviner et à suivre leurs mouvements et l’énergie qui s’en dégage. Lorsqu’il s’agit d’êtres vivants ou de paysages, on est d’avantage appelé à en goûter le spectacle avec toute la douceur, le calme ou la mélancolie qui émanent d’eux.
La force de cette évocation se mêle alors à la douceur de la représentation pour nous offrir, dans un équilibre parfait, une peinture subtile, à la fois source de méditation et de contemplation esthétique.
Jean-François ROUDILLON
作者:让•弗朗索瓦,胡迪勇
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