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Dans la peinture de Li Zi, la réalité n'en finit pas de se dérober, comme si elle refusait de se livrer, par pudeur ou sens du secret, absorbée par les mailles craquelées ou vaporeuses, qui constituent l'infrastructure de ses trames. Fondées sur les assises d'une matière onctueuse, fardées de signes et de coulures, ses surfaces ne s'entrouvrent que pour laisser transparaître le référent ou plutôt sa trace, sur des écrans enténébrés, dominés par les modulations des non-couleurs, où parfois se mêlent des tonalités grèges tirant sur le bleuté.
En quelques occasions, le sujet complètement escamoté, ne propose au regard que les vagues configurations d'un corps étêté traversé par une houle nocturne, puis ce sont deux troncs humains ratatinés, couronnés de faciès distordus et de chairs piquetées, qui véhiculent quelque chose de surréel. Sur un registre mitoyen, sans doute un clin d'œil à Bacon, Prométhée, souvent décliné par ailleurs, le Titan bienfaiteur des hommes, se donne à voir en suspension de guingois, au-dessus d'une sorte de cercueil aux lignes géométrisantes, occupé par une présence incertaine, quand plus loin, les mêmes repères géométriques linéaires ici annotés, célèbrent le Bauhaus, à côté d'une Fontaine indistincte à visage humain, ou encore d'une silhouette elliptique floue dessinée au trait, située en bord de mer.
D'autres personnages cernés par un graphisme ondoyant, tels Sweet heart, s'inscrivent sur des vantaux saupoudrés de taches et de formes sourdes, et font bientôt place à des installations mythologiques qui rappellent la Rome Impériale.
Mais globalement, ce qui frappe d'emblée chez Li Zi, c'est son bestiaire, avec ses fauves en mouvement, qui semblent surgir d'on ne sait où, puisque ses univers sont clos, sinon obturés par un quadrillage conçu de lignes tendues aux quatre coins de l'espace. D'où cette impression d'enfermement qui contribue à rendre ses climats plus étranges que menaçants. Pourtant, une espèce de mélancolie, voire de tristesse, imprègne ces images clandestines, de temps à autre ceintes d'un cadre volontairement trop ample pour elles.
On sent l'artiste très impliquée dans son cheminement contrasté, où le concept n'empiète pas sur le travail de la peinture, mais c'est surtout la mesure de sa dimension intérieure qui connote l'esprit de ses sculptures et de ses toiles. Des toiles quelquefois monochromes, irriguées de grumeaux et de légères boursouflures, qui confèrent à l'œuvre un autre statut et une autre aura. Mais la technique ne change pas. Familière du mixed media,la main est souple, le geste rapide, glissé, assuré, la mise en page équilibrée.
On l'aura constaté, la thématique de Li Zi est variée, à l'égal de son style, par conséquent son œuvre n'est pas aisément classable. Du renoncement au foisonnement, de Pékin, où elle réside, à Paris, elle oscille donc entre plusieurs genres. Alors, réaliste, expressionniste, symboliste…? Peut-être pourrait-on rapprocher sa pratique de la maniera, cet art de l'excès et de la métamorphose, issu, comme l'écrit René Micha, de la terribilità de Michel-Ange, à égale distance du réel et de l'imaginaire ? Mais au-delà de ses partis pris et de leur interprétation, elle assume avec ferveur et détermination le langage singulier qu'elle s'est choisi, guidée par la sûreté de son intuition et les élans de son âme.
作者:Gérard Xuriguera
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